Nous sommes parti 10 mois à travers 5 pays d’Amérique du Sud. Nous avons atterri en Colombie et sommes reparti du Chili. L'itinéraire n'était pas planifié au départ, nous l'avons bâti au fil du périple, au fil des rencontres. Nous avons suivi la vallée du grand fleuve Cauca en Colombie, transpiré sur la côte Pacifique en Équateur, longé des sommets à plus de 6000 mètres dans la Cordillera Blanca au Pérou, exploré le salar d'Uyuni en Bolivie...

Des aventures que nous avons fait avec un rythme cool à vélo, pour que cela plaise à Riwan et Malo, nos deux enfants de 9 et 7 ans. Du coup, une vingtaine ou une trentaine de kilomètres par jour suivant les parcours et nous avons pris aussi de temps en temps le bus pour changer de décor.


Avec nos 4 vélos et nos 12 sacoches, nous avions tout le matériel pour dormir et manger en autonomie. Le voyage nous à appris à vivre avec peu. Un jeu de Uno, une liseuse, une tablette constituent un luxe fort appréciable à la fin d'une journée sur une piste difficile.

Le luxe c'était aussi de prendre son temps, la tente posée dans un endroit magnifique, à observer la vie, les paysans qui passent, les insectes qui tournent autour des sacoches, les paysages qui changent de couleur avec le soleil levant, les ciels étoilés...

A l'extérieur en permanence, dans la nature, sur nos vélos, nous sommes vulnérables, mais nous nous sommes rarement senti en insécurité. Au contraire, les gens rencontrés ont été bienveillant, nous offrant à boire, à manger, un couchage… Partout, les habitants se sont montrés curieux de notre voyage. Nous nous sommes enrichis à leur contact, apprenant ainsi l'espagnol et leurs modes de vie, leurs façons de penser. 


Les temps d’école avaient lieu un peu partout, une heure par jour en général, dans les cafés, à l’hôtel, sur la plage… Malo a appris à compter sur son vélo en déchiffrant les panneaux de limitation de vitesse. Au guidon aussi, Riwan a récité ses conjugaisons et tables de multiplications. Ils ont découvert une école en Colombie : « c'était trop bien, il n'y avait des cours que le matin !! » 

Mais surtout c'était l'école de la vie, apprendre à réparer son vélo, à faire du feu, à rencontrer l'autre qui possède une langue et une culture différente.

Nous avons eu l’opportunité de faire du woofing et de travailler dans des fermes de cacao et de bananes. Nous avons expérimenté le travail dur dans les champs à amender la terre, entretenir des clôtures, construire une cabane sur pilotis en bambou. Les enfants ont découvert la fabrication du chocolat en faisant sécher les cabosses de cacao puis en broyant les graines. Des expériences qui ont permis de mieux appréhender la réalité de ces pays, de mieux comprendre les habitants.


Quelquefois aussi, c'était difficile d'être loin des proches, de la famille. Heureusement, nous trouvions assez facilement sur les places des villages, internet disponible en wifi ou sinon à l’hôtel. Sur notre blog, nous mettions des photos et des descriptions de ce que l'on vivait et nous obtenions en retour des messages encourageants. Des amis aussi sont venus nous voir au Pérou, l'occasion de partager des expériences fortes et des moments simples. Et puis, il y a les amis de la route, les voyageurs comme nous à vélo que l'on rencontrait au bord du chemin ou dans les casas de ciclistas. Dans ces lieux fait par des amoureux du vélo pour les cyclistes, rapidement nous étions touchés par la solidarité de ces communautés. L'amitié naissait et nous gardions le contact avec whatsapp. Nous avons ainsi rencontrés une cycliste espagnole à Cuzco et l'avons revu à La Paz.


Après 10 mois de voyage, nous sommes de retour et nous retrouvons avec plaisir le confort d'une maison. Nous redécouvrons la beauté de notre région avec un œil nouveau. Nous observons au fond de chacun de nous si le voyage nous a changé, nous a transformé, nous ne savons pas bien...

Mais ce qui est sur, c'est que nous repartirons un jour, en itinérance sans moteur redécouvrir les plaisirs indescriptibles que nous procure le bivouac dans la nature.