Arrivée tardive, fatigués, après 5h de bus pour faire environ 200 km! On trouve un hotel bon marché, propre, avec du personnel adorable. Nous comptions aller à la maison des cyclistes, mais on a besoin de repos. Le lendemain, après avoir fait l'école, on part manger dans un petit restau où l'on sympathise avec le patron, Johnny, Dany. Il aime parler de son pays et connaître les voyageurs. Il nous donne de bons conseils et idées de zones à visiter. Il nous prête même son atlas du Pérou, pour nous aider à préparer notre séjour. Après cette belle rencontre, on gagne la maison des cyclistes. Luis est absent, mais d'autres voyageurs nous accueillent. La casa de bici Le lieu est simple: un atelier plein de vélos et outils, 2 chambres, 2 douches, l'habitation de son frère et de 2 neveux et une petite terrasse où se trouve la kitchenette. C'est la plus ancienne maison de cyclistes du pays. Elle existe depuis 1985. Le lieu est tenu par Luis Ramirez, passionné de vélo de course et de voyage, militant pour le cyclisme au Pérou. Chaque année des cyclistes sont tués par des automobilistes nerveux et inconscients de la fragilité des cyclistes. Son fils de 12 ans, Lance, a été tué 2 mois auparavant. Sa famille est encore sous le choc. Nous faisons connaissance avec la femme de Luis et sa fille, Angela, qui a abandonné la course cycliste depuis la mort de son petit frère. Notre présence semble leur faire plaisir et leur apporter un petit bol d'air. Les voyageurs Nous rencontrons aussi Chris, brésilienne, qui voyage seule avec son vélo fait maison en bambou et carbone. Peter, un sud africain, voyage autour du monde depuis 5 ans. C'est le dernier continent qu'il parcourt du sud au nord, avant d'envisager de rentrer. Peter a environ 60 ans et une sacrée patate! On rencontre aussi 2 colombiens, qui voyagent depuis 7 mois. Ils financent leur voyage en jonglant et en vendant des animeux en fil de fer. Les enfants apprennent à fabriquer des araignées et des scorpions avec eux. La ville 3eme ville du pays, elle est assez étendue et le trafic est dense et chaotique. La rue principale, bordée de jolies maisons coloniales, est piétonne et agréable. De nombreux artistes de rue y exercent leurs talents: marionnettiste, musiciens, peintres à la bombe, artisans. En dehors de cette rue, la ville ne présente pas grand intérêt. Il vaut mieux se déplacer en bus, car les automobilistes n'ont aucun respect pour les piétons ni les cyclistes. La plage de Huanchaco Un après-midi, nous nous rendons sur la côte en bus. Quel choc! La côte est aride, bétonnée comme à la Baule et l'eau est aussi froide qu'en Bretagne! Le contrast avec la côte equatorienne est saisissant. Ici, le courant du pôle sud ne permet pas à l'océan de se réchauffer. Je reussis à me baigner, malgré les vagues et les cailloux, mais seuls les touristes et quelques enfants osent se mettre à l'eau. Ce lieu est plutôt le domaine des surfeurs et des embarcations traditionnelles, appelées' caballero de totoro'. Ces embarcations sont constituées de joncs, rassemblés en fagot. Aujourd'hui, elles promènent les touristes, mais dans le passé, elles servaient à la pêche. Chan Chan, la cité des Chimus La cité fut construite par les Chimu au IXeme siècle, et habitée jusqu'au XVeme siècle. Construite entièrement en pierre et en adobe, la cité comportait 10 palais, sièges des souverains successifs. Chaque palai est entouré de murs de plus de 10 mètres de haut. A l'interieur de l'enceinte, on peut encore observer les traces des anciens greniers, des cuisines, des salles ceremoniales, du tombeau royal et de bassins servant au culte de la Lune. Les murs étaient peint en blanc à l'époque. Aujourd'hui les peintures ont disparu mais on observe encore de très beaux détails comme des gravures d'animaux (oiseaux de mer, ecureuils, poissons...) et des fenêtres en losange. Le site comporte aussi plusieurs pyramides en Adobe, temples des Chimus, dont nous ne pouvons pas nous approcher, mais qui sont très impressionnantes à distance. Ce site restera gravé dans nos mémoires par sa beauté et sa dimension impressionnante, meme si aujourd'hui, il est difficile d'imaginer comment vivaient ce peuple car le climat a beaucoup changé. A l'époque, la ville était alimentée par 2 rios, et entourée de cultures verdoyantes. Le climat a changé et le désert a remplacé les plaines vertes. Ironie du sort, c'est ce qui a permis la conservation du site. Sans cette sécheresse, il aurait disparu sous l'effet de l'érosion de l'eau. Interview Enfin, avant de quitter Trujillo, Luis nous demande si on accepterait de témoigner à la télé et à la radio de notre voyage et de la possibilité de voyager à vélo, en famille, au Pérou. On se rend donc un matin en ville pour donner 2 interviews. On y explique en espagnol, s 'il-vous-plaît!, les raisons de notre voyage, comment nous voyageons, nos expériences précédentes en Europe et on profite pour passer un message auprès des automobilistes pour contribuer à faire changer les mentalités.