Après avoir passé une grosse semaine a Medellin, nous prenons le départ de l'hotel le samedi 29 septembre assez tardivement. Dans nos plans, nous avions prévu de partir a 6h mais la pluie importante de la nuit continue encore la matin. A 9h, la pluie est moins importante, le traffic est correct, nous devions arriver sur Caldas, une ville située à une trentaine de kilomètre au sud en périphérie de Medellin dans l'après midi.

Rien ne s'est passé comme prévu ! Nos vélos sont très lourds, on est maladroit dans le traffic, on ne maitrise pas du tout notre itinéraire et notre GPS nous mène en bateau. Il faut dire que la pluie fine qui se dépose sur l'écran pertube le fonctionnement de l'appareil. Bref, 1h30 après , nous n'aurons fait que 5 kilomètres effectifs. Nous prenons des forces avec des bananes qui sont excellentes et nous reprenons la route, pas très rassuré, car il nous reste du chemin à parcourir avant le soir. Lorsque nous effectuons la pause du midi sur une place d'Itagui, nous avons fait la moitiée du parcours. Beaucoup de personnes viennent discuter avec nous, ils sont curieux de savoir d'ou on vient et de voir les enfants avec les vélos. Un petit garçon qui fait du vélo sur la place sympatise avec nos enfants, il n'est pas du tout timide, nous rencontrons son papa et discutons meme avec sa maman au téléphone ! La pluie arrive au moment ou nous décidons de partir. Elle tombe, violente, sur nous et le temps de prendre nos panchos, nous sommes bien trempées. Le traffic s'est intensifié, les voitures et les camions nous doublent en nous envoyant leur gaz d'échappement dans le nez. Le volume sonore en ville est intenable. La circulation, les bars avec la Hi-Fi à fond, la pluie qui nous dérange, nous vivons une période très difficile d'autant plus que sans GPS nous nous perdons sans arret dans cette ville très compliquée, au traffic infernal. On est stressé, asphixié, les enfants ralent, Maud a envie de vomir, l'après midi tourne au cauchemard ! L'endroit le plus tranquille qui s'offre a nous, dans ce carphanaeum, est un centre commercial mais le vigile, qui ne veux pas de vélo devant, nous chasse au parking souterrain. C'est dans cet endroit peu confortable voir un peu glauque mais plus silencieux que nous prenons la décision de se détourner vers le village de San Antonio De Prado.

Nous avons pu découvrir sur Internet que cet endroit est prisé des cyclistes. Nous savons qu'il est situé dans les montagnes et que la cote a gravir est impressionnante, mais pour l'heure, nous nous réjouissons de tout ce qui peut nous éloigner du traffic.

La cote est encore pire que ce que nous pensions: 400 m de dénivelé en 6 km, avec des tronçons à 10%!; on fait des haltes régulières pour reprendre notre souffle et resté groupé. On s'arrete dans une station service pour boire et souffler. Des jeunes servent l'essence, à l'ancienne; ils viennent nous questionner. Ils nous proposent gentiment un café pour nous donner du courage. Ici, on respecte les cyclistes. En d'autres circonstances on aurait apprécier avec plaisir mais la nuit arrive et on n'a meme pas gravi 100 mètres.

Dans l'une des pentes, on craque tous: obligé de monter à pied, en poussant les vélos. Avec la charge, c'est super dur. Riwan peine; son vélo tombe sur le bas coté; Une bande de jeunes passent à coté au meme moment. Ils voient sa difficulté; ramassent son vélo et montent avec nous la cote, en nous aidant à pousser! On arrive ensemble à un petit parc, transpirant mais touchés par cette solidarité naturelle.

La deuxième partie de la montée est un peu moins raide mais les locaux ne nous rassurent pas, ils nous disent qu'il reste encore des cotes. C'est avec un peu de surprise mais une énorme joie qu'on arrive enfin sur la belle place de cette grande bourgade. La nuit est commencée et les lampadaires sont allumés. Les gens sont étonnés de nous voir avec nos enfants et nos vélos, on nous questionne, on nous félicte, on est heureux !

La journée si mal commencée se termine heureusement par un succès. Cette première journée, si importante pour se mettre en confiance et démarrer un long périple...

L'hotel est la; Il reste une chambre pour 3 personnes; on ne négocie meme pas le prix... plus l'énergie...

Il nous en faut quand meme un petit peu pour trouver un parking surveillé a 300 mètres de l'hotel mais dans une rue à forte pente !

Les enfants restent a l'hotel trop content de pouvoir jouer sur la tablette et de bénéficer d'un moment sans les parents. Nous nous offrons un petit resto pour feter dignement cette première étape.