Premières impressions et téléphérique

C'est la ville du futur ce sont écriés les enfants en découvrant La Paz du haut de la ville d'El Alto!

800'000 habitants, nichés dans une cuvette et les plis de la montagne, dont la ville semble dévorée petit à petit les flans chaque jour un peu plus. Au dessus, la ville d'El alto s'étend sans cesse, avec déjà un million d'habitants. Et fait étonnant, les pauvres vivent en haut et les riches en bas, tout simplement parce qu'il y fait plus chaud.

Mais pourquoi la ville du future...? Eh bien, parce que la ville est desservie par des téléphériques, repérables à leurs couleurs, permettant de se rendre dans presque tous les quartiers de la ville. Ils sont tout récents, hyper modernes, et semblent flotter au dessus des batiments.

C'est le mode de transport que nous adopterons régulièrement pour nous déplacer, découvrant ainsi la ville du ciel, évitant les embouteillages et survolant la pollution. De là-haut, nous nous sentons un peu comme des espions: cours intérieures, toitures-terrasses, Scènes de vie, terrains de sport, trafic, ..., rien ne nous échappe. Et surtout, la tranquillité, le léger bruit du vent, la vue sur les montagnes, nous ravissent.

En bas, nous emprunterons aussi les minibus, pratiques pour se rendre en ville ou aux environs, à moindre coût. C'est le mode de transport qu'empruntent la plupart des gens, car le téléphérique reste cher, donc utilisé par la classe la plus aisée. Dans les minibus, toute une foule se croise, dont les cholitas, en habits traditionnels, toujours chargées d'un baluchon pour transporter quelques marchandises ou un enfant!


L'appartement de Natalia et Gregorio

Pour la première fois du voyage, nous louons un appartement avec RbnB. A 12 euros la nuit, c'est un vrai palace.

Il y a 4 chambres, un grand salon avec coin télé, une grande table pour manger et faire l'école, 2 salles de bain wc et une grande cuisine avec plan de travail, ustensile, un four et même un frigo!!!

8 personnes peuvent occuper le logement mais nous serons que tous les 4, à l'exception d'une soirée ou deux chiliennes partagent l'espace. Mais nous les verrons à peine, elles ont le mal des montagnes: mal de crâne carabiné et nausées... pas si simple de supporter l'altitude. A 3400m, sans une bonne acclimatation, on n'est pas très en forme.

Les premiers jours, on est si bien qu'on a du mal à sortir de l'appart. En plus, on nous a indiqué de nous méfier de la nourriture: les intoxications alimentaires sont fréquentes. Et puis, on est tellement content de cuisiner pour manger autre chose que du riz blanc et des patates !

un soir, nous inviterons Natalia et Gregorio à manger un hachis parmentier accompagné d'une bonne salade verte avec de la vinaigrette. Ils ont adoré. Figurez vous qu'au pays de la patate, on ne mange pas de purée !

Natalia a préparé un gâteau aux pommes façon crumble le. Un vrai régal :-)

ce sont des personnes intéressantes et faciles à comprendre. Recevant fréquemment des étrangers et ayant vécu en Allemagne, ils savent articuler et adapter leur niveau de langue.


La nuit des musées

Coup de chance, peu de temps après notre arrivée, c'est la nuit des musées. On décide de découvrir les rues du centre où se trouvent la plupart des musées. On arrive en ville vers 16h, rue du 6 octobre, où il y a de nombreux artisants: lainage, cuir, créations en tout genre. Dans le même quartier, la maison des mines ouvre ses portes en ce jour, mais ils sont à la bourre, l'expo n'est pas prête, alors on continue plus loin.

on visite la maison de la culture: tableaux, sculptures, spectacle pour enfants, spectacle de danse libre...puis un peu plus loin, une expo de tableaux de la ville. Bien nous en prend, car les musées sont pris d'assaut. On n'aura pas le courage de faire la queue. Finalement, on arrive place du palais présidentiel. Restauration, animations. On s'y pose. Une femme aux dents incrustees d'or nous offre nos sandwichs au chorizo. On l'a remercie chaleureusement. Ce soir, c'est la fête. La générosité fait partie de l'esprit de fête des boliviens. On écoute ensuite les joueurs de charango: petite guitare à 10 cordes typique de Bolivie.

On tente ensuite de se rendre rue Jaén, la rue des musées. Une foule immense fait la queue pour entrer dans la rue... Fatigués, on préfère rentrer se reposer.

on emprunte le téléphérique, pour admirer une fois de plus la ville de nuit.


visite dans le quartier historique

Nous avons réservé un tour de la ville avec une agence. Départ 11h de la place San Pedro, pour 3h de visite.

les 2 guides sont jeunes, ils se relayent lors de la visite, en anglais. Ils sont dynamiques et plein d'humour. On apprécie. Pour les enfants, on traduit pendant les déplacements d'un site à l'autre.

  1. la prison San Pedro: située en plein centre ville, elle est gérée par la population. Les familles des prisonniers peuvent y vivre, avec leurs enfants. Il y a quelques années, il était possible de la visiter, mais suite à des problèmes, les visites touristiques y ont été interdit. Il semblerait que de la cocaine y est été fabriquée... peut-être encore aujourd'hui...
  2. Le marché aux fruits et légumes : on y trouve une variété incroyable de produit, venus des 4 coins du pays. Ce sont les femmes qui les vendent. Vêtues des vêtements traditionnels, voici les fameuses "cholitas". Issue du métissage avec les conquistadors, elles perpétuent encore aujourd'hui les traditions, notamment vestimentaires: longs cheveux tressés avec des pompons au bout, pour donner l'impression de cheveux plus longs, jupes bouffantes (7 ou 8) qui descendent sous le genou, chapeau typique, bijoux brillants... pour plaire, la cholitas doit avoir de longs cheveux et des mollets bien ronds, signe d'une bonne composition.
  3. le marché des sorcières : on y trouve toute sorte d'objets étranges, liquide porte chance ou autre, poudres, plantes médicinales, grigris, et surtout, les fameux fœtus de lama. Ces derniers servent d'offrande à la Pachamama, notamment lors de la construction d'une maison.
  4. Place San Francisco: grande place très dynamique, avec ses vendeurs à la sauvette, mais aussi quelques jeunes artistes faisant des démonstrations de hop hop ou de spam. L'église San Francisco donne sur le parvis. Construite aux temps des conquistadors, sa façade illustre le mélange de symbolisme chretien et indigene, avec notamment la reprentation de la nature et de plantes comme la coca. Le marché Lanta donne également sur la place. On peut y boire de délicieux jus frais et déjeuner de plats typiques.
  5. place Murillo: place du Palais Présidentiel : nos guides nous dresseront lors de cette halte un tableau politique des dernières décennies. Longtemps très pauvre, le pays a connu de nombreuses heures sombres: guerre du Pacifique, révoltes des peuples indigènes face aux injustices notamment la propriété des terres, révolte contre la corruption et certains présidents incompétents... depuis l'élection de Morales, le pays a bien redressé la tête, l'économie se porte mieux, l'éducation s'est répandue jusque dans les campagnes, les indigènes ont plus de droits, de nombreuses actions ont été menées pour aider les femmes maltraitées, le pétrole a été nationalisé et profite davantage au pays,... mais tout n'est pas encore rose.

la visite se termine dans un café branché, autour d'un verre. Très sympathique.


Musees de la coca et d'ethno

Le musée de la coca:

Le musée de la coca est petit et intimiste. Il regorge d'informations sur la plante et l'utilisation traditionnelle, jusqu'à la transformation en cocaine.

La coca est une plante sacrée en Amérique du Sud, depuis les peuples pré inca comme les Tiwanaku, les Waris, , les chimus... elle servait d'une part à faire des offrandes aux dieux, mais aussi à mieux supporter l'altitude et à compléter energetiquement la nourriture pour trouver la force de réaliser les durs travaux des champs, de construction, plus tard dans les mines. Elle est consommée principalement par mastication, pour en extraire le jus énergétique et nutritif.

Au XIXeme siècle, on découvrit que par un procédé manuel (au pied) d'extraction du jus puis par des transformations chimiques, il était possible de fabriquer une drogue possédant des propriétés anesthésiantes et capable d'activer la glande du plaisir dans le cerveau. Dès lors, le traffic se répandit aux USA et vers d'autres continents. Aujourd'hui encore, malgré la lutte contre le traffic de drogue, il reste de nombreuses plantations dans les montagnes et dans la forêt en Bolivie et en Colombie notamment, ainsi que de nombreux laboratoires clandestins.

Les USA ont essayé de faire interdir la culture de la plante, mais le problème , c'est que la plante n'est pas mauvaise en elle-même et qu'elle fait partie des traditions ancestrales. Dès lors, comment l'interdir?


Le musée d'ethnographie:

Nous y avons découvert de magnifiques collections de:

  • vetements traditionnels
  • bijoux
  • coiffes et costumes en plumes d'oiseaux d'amazonie
  • ceramiques de l'époque formative à nos jours et technique de mise en forme de céramique
  • masques de cérémonie
  • tissage et techniques de tissages ( laine de lama, de mouton, fibres végétales)

Ce musee est vraiment très riches. Les enfants ont été particulièrement intéressés par la céramique et le tissage


Vallée de la luna

Sur les bons conseils d'une amie voyageuse, nous nous rendons Vallee de la Luna en minibus. Il s'agit d'une sorte de canyon, compose de cheminees de fee creusees dans la terre par l'erosion.

Le lieu est incroyable! Nous nous faufilons entre les colonnes de plusieurs metres de haut par un chemin amenage, qui bientot monte sur le dessus des colonnes, nous faisant decouvrir un paysage lunaire. La ou la roche est presente, la terre n'a pas ete erodee. La ou la roche est absente, l'erosion a creuse la terre, formant de droles de creuvasses et meme des gouffres souterrains.

En haut du mirador,nous rencontrons un couple de coreens. Ils sont tres sympathiques et bavards, tellement contents de rencontrer des personnes qui parlent anglais. Nous passons un bon moment ensemble et partageons nos pique-nique respectifs. On parle notamment de la nourriture en Bolivie qui n'est pas tres variee. a cote de la cuisine coreenne qui est si raffinee, ca fait drole.

Qui sait, les reverrons nous peut-etre un jour a Seoul...


Tiwanaku

Site emblematique d'un grand peuple pre-inca de Bolivie, dont les incas descendraient.

Les Tiwanakus veneraient le soleil et la lune.

Ils connaissaient l'art des construction en pierre durables, ainsi que les techniques de fonderie du metal, qu'ils utilisaient notamment pour fabriquer des agraphes pour joindre les pierres et amarrer les monolites au sol.

Il semblerait egalement qu'ils savaient mouler les pierres! sur l'un des sites, les roches ne seraient pas naturelles mais moulees par l'homme... incroyable.

Le site se trouve aujourd'hui a 15 km du lac Titicaca, mais a l'epoque, il se trouvait sur ses rives. Les tiwanaku pratiquaient la peche et utilisaient des barques en jonc pour transporter marchandises et pierres volcaniques pour la construction des temples.

Sur le site, il reste aujourd'hui les vestiges de plusieurs temples:

  • le temple Akapana dont il reste seulement un monticule de terre et les pierres de la premiere terrasse. Le temple etait compose de 7 terrasses en pierre. Il avait la forme d'une demie-shakana (croix Tiwanaku, reutilisee par lesincas par la suite). Le 7 et le 3 etaient des chiffres sacres pur eux..
  • le temple Kalasasaya avec la porte du soleil: il s'agissaqit d'un cadran solaire qui permettait de connaitre precisement les solstices et les equinoxes, datent utilent pour les cultures.
  • le temple semi-enterre: construit sous le niveau du sol, decore de pres de 172 visages representant des personnes importantes de la communaute, des peuples du monde entier et meme extra-terrestre, c'etait un lieu de rassemblement des personnes importantes de la population de Tiwanaku. Selon certaines sources, il serait possible que des extra-terrestres est aide les anciens peuples a batir certains temples... allez savoir.

Aujourd'hui, le site est bien loin de ce qu'il etait a l'epoque. Les conquistadors ont presque tout detruit et recupere les pierres pour construire des eglises. Mais il semblerait qu'il reste encore de nombreuses pierres enfouies sous la terre. En effet, lorsque les conquistadors sont arrives, le site avait ete deserte depuis des siecles, a cause de la montee du lac ou au contraire de son retrait. De nombreuses pierres et monolitites ont ete retrouve sous terre. Il en existe sans doute encore. Les recherches continuent. Peut-etre en saurons nous plus dans les prochaines annees.


le départ en téléphérique

Apres 12 jours a La Paz, il est temps de poursuivre le voyage. Nous ne sommes plus qu'a un mois du retour.

Nous quittons la ville le 25 mai, jour anniversaire d'Olivier.

Pour ne pas retraverser la ville en cote, on emprunte le telepherique. Pas si facile avec les velos. Les ascenseurs sont trop petits. Il faut monter les escaliers a pied avec les velos charges. Puis, monter un par un dans les telepheriques, qui ne s'arretent pas... on a eu quelques frayeurs, mais avec l'aide du personnel, on y est arrive. Un changement de ligne avec a nouveau des escaliers. Enfin, on a pu descendre au centre ville, pas trop loin du terminal. Ouf... quelle aventure!

Du terminal, a nouveau il faut trouver un bus qui accepte les velos, demonter sacoches et roues avant, charger. On a beau avoir l'habitude, c'est chaque fois source de stress. Mais voila, on y est. En route pour Sucre.