DECOUVERTE - Pedernales

C'est en compagnie de Christian et Eva qu'apres 3 heures de bus, nous découvrons le Pacifique pour la première fois. Comme des gamins, nous courons et nous jetons dans la mer chaude pour une baignade interminable. Nous jouons avec les vagues qui deferlent et nous poussent jusqu'à la plage dans une belle ecume blanche. Nous observons les petits poissons et laissons le sel nous piquer les yeux. Nous nageons jusqu'au large pour tenter en vain de rejoindre les petits bateaux de peches qui partent depuis la plage. Enfin, épuisé, nous rejoignons la plage et laissons notre corps sécher sous les feux du soleil. Les enfants couvert de sable courent dans tous les sens et reviennent avec des coquillages et des pierres colorées. Nous comprenons alors combien la mer nous avait manqué depuis ces cinq mois de voyage.

FLOTTE - La Chorrera

Il a plu toute la nuit sur la paillotte de pêcheur ou nous avons installé notre tente. Christian installé dans le grand auvent de la nôtre, (il n'a pas voulu prendre de tente pour économiser du poids sur son dos), n'a pas pu fermer l'oeil de la nuit. L'eau est rentré par les côtés et a inondé son sac de couchage. Il a une drôle de tête, lorsque nous le découvrons au sortir de la tente. Il a discuté avec un pêcheur une bonne partie de la nuit, paressé un peu dans le hamac filet suspendu aux piliers de la paillotte mais sans trouver le sommeil, marché sur la plage et finalement est revenu a la tente au petit matin. Nous le laissons se reposer et comme il flotte encore, nous allons nous abriter a la terrasse d'un restaurant ou des poissons empaillés suspendu au toit volent dans le vent. Nous resterons toute la matinée et un bon bout de l'après-midi sur cette grande table en bois a faire l'école aux enfants et a jouer aux cartes en attendant que ça passe.

POISSONS - La Chorrera

Les pêcheurs foncent vers le rivage et au dernier moment relèvent rapidement le moteur hors-bord de leur embarcation avant de s'échouer sur la plage. Déjà, des collègues descendent a leur rencontre en tirant derrières eux des gros rondins de bois attaché a une corde. A quelques mètres de la, je regarde la scène mais pas très longtemps : "Hola amigo, puede nos ayudar?" Et me voila embarqué avec 5 autres gars pour pousser la barque jusqu'en haut de la plage ! La lourde barque en bois glisse difficilement sur les rondins. L'action est rythmée par le gars qui vient chercher le rondin a l'arrière pour le placer sous la quille a l'avant. Mais après quelques minutes d'effort, me voilà avec trois beaux poissons en main, un petit cadeau pour mon aide que je n'ai pas su refuser. Ils auront du succès cette nuit, grillés sur le feu de bois !

BOUE - Punta Palmar

Le campement est complètement improvisé alors que le soleil est déjà bien bas sur l'horizon. Le GPS indique un petit chemin d'un ou deux kilomètres qui permet sans doute d'accéder a une plage. Nous n'avons pas trop d'autres choix que de s'y risquer. Nous pénétrons dans une forêt et très vite nous nous immobilisons dans 10 cm de boue. Les pieds crottes jusqu'aux chevilles, nous poussons les vélos sur une bonne distance jusqu'à la rivière. Nous la traversons en portant nos lourd vélos. De l'autre côté, en quelques minutes, les moustiques nous assaillent. Quelle horreur ce sentier, mais il est trop tard pour rebrousser chemin ! Nous enfourchons rapidement nos bécanes et sommes heureux de découvrir au fond une belle plage déserte alors que le soleil est deja couché. Nous sommes tellement surpris et content que l'on crie de joie, on se serre dans les bras et on court comme des fous sur le sable.

PECHEURS - Punta Palmar

La plage n'est pas si déserte que l'on pensait. Des dizaines de barques attendent sous un toit les pêcheurs qui partent a une heure très matinale. Le bruit des moteurs nous réveillent alors que le soleil n'est pas encore levé. Je regarde partir les pêcheurs. Ils sont jeunes pour la plupart, une vingtaine d'année et bien courageux. Ils n'ont pas d'impermeable malgré la pluie, de toute manière dans la barque toute ouverte, ils finiront immanquablement trempés. Ils allument le moteur une ou deux fois sur la plage pour le tester puisse poussent l'embarcation a la mer. Ensuite, il faut etre rapide, quelques coups de pagaies pour s'éloigner du rivage et descendre le moteur et l'allumer aussi promptement pour que les fortes vagues ne renvoient pas tout le monde sur le sable. La barque cabre dangeureusement au passage des vagues et une fois la barre passé, file droit vers le nord, puis disparaît derrière la falaise. 

LIBERTÉ - Punta Palmar

La pluie, toujours la pluie ! Ce matin, nous n'avons pas pu faire un feu pour préparer le bon cacao que l'on a ramené de la finca mais un pêcheur avec qui Christian discute nous propose de le faire chez lui dans sa petite cabane sur pilotis. Il nous informe qu'il n'est pas prudent de se baigner en ce moment car les rivières chargées attirent les requins vers l'embouchure près de la plage. Nous restons tranquille, d'autant plus que la pluie ne nous incite pas a nous baigner. Dans une barque abritée sous une tole, Malo apprend a lire, Riwan conjugue du passé composé. A midi, au retour du soleil, nous quittons ce lieu magique, en roulant sur l'immense plage qui déroule sur le sud. Nos six vélos sinuent afin de trouver le sable dur. Sur cette route improvisée, aussi large que belle, un profond sentiment de liberté nous unie. 

BAMBOU - Punta Blanca

Une descente nous ammene la plage de Punta Blanca. Une construction etonnante en bambou sied en haut de la falaise et fait face a la mer. Un restaurant, nous indiquent les pecheurs sur la plage. Nous avons le sentiment que cette superbe cabane serait un lieu ideal pour y passer la nuit. La proprietaire, tres gentille accepte facilement. En echange des petits dejeuners, nous pouvons placer nos tentes dans le restaurant, nous sommes ravis ! La construction est vraiment belle et impressione par sa legerete. Aucun mur, les deux planchers paraissent flotter en l'air. Tout est realise en bambou. Le large toit depasse largement des planchers et est tres pointu. Une coque de bateau a l'envers en quelque sorte... Du deuxieme etage, la vue sur la mer est imprenable. Je m'allonge dans un hamac. Berce par le vent, avec un bon bouquin on pourrait y rester des heures. Mais pas moyen de paresser ! Deja les copains, appellent de la plage pour dire que le repas est pret !! MOUSTIQUES - Jama

La journée a été ponctué d'imprévus, crevaison, rencontres au bord de la route si bien qu'en fin de journée nous ne sommes pas du tout a la plage escomptée. A la place, nous passons la dernière soirée avec Christian et Eva sur un terrain vraiment quelconque assez proche d'une petite bourgade sans intérêt. Sur le sol, des petites plantes avec des solides épines menacent nos pieds et nos matelas. A quelques centaines de mètres de là, des politiques font les beaux pour les prochaines élections et nous pouvons si nous tendons l'oreille entendre leurs discours. A vrai dire, nous préférons boire des bières... Le principal désagrément vient des moustiques. Nous faisons un feu pour les éloigner mais il semble que la fumée n'incommode que nous. Ils viennent par horde autour de nos chevilles, les jambes, le cou... Aucune partie de notre corps n'est épargnée. Ils ne font pas de bruit mais je peux sentir leurs piqures a travers les vêtements. Même plus tard, dans la tente, ils sont encore là... Le lendemain, ca démange de partout : plus de 200 piqures principalement aux pieds, aux chevilles et sur la fesse droite ! BOIS - Canoa, Boca de Briceno Une fois de plus, notre campement s'établit sur une plage. Nous les choisissons pour leur tranquillité, leur beauté ou des fois parce qu'on a pas trop le choix ! Celle-ci est très belle et tranquille, en face, Bahia de Caraquez brille de mille feux. Mais ce qui est vraiment surprenant sur cette plage, c'est la quantité de bois de toute nature qui la recouvre. Des troncs plus ou moins gros, des branches séchés par le soleil qui sont amenés par la rivière dont l'embouchure est proche et refoulé par la mer. Ce bois, précieux dans la montagne, pourrait servir a chauffer un bon nombre de maisons pendant tout un hiver. Ici sur la cote, le problème de chauffage n'existe pas et le gaz est bon marché, du coup le bois s'accumule sur le sable. Riwan et Malo reviennent avec du petit bois flotté. On le casse, le dispose en tipi et enflamons les plus petits brins avec un bout de bougie. Rapidement, la flamme se propage aux plus grosses branches et notre feu devient vivant. Il remplace un peu le vide créé par le départ de nos amis rentrés à la ferme. La casserole est mise sur les braises pour chauffer des pâtes et une sauce a la tomate migote dans le couvercle. Assis sur nos rondins de bois, autour du feu sous les étoiles, notre repas prend une autre dimension. La flamme éclaire les babines de nos enfants qui se regalent et en silence nous sourions.

TREMBLEMENT DE TERRE - Bahia de Caraquez

Trois années ont passé depuis le terrible tremblement de terre qui a ravagé une bonne partie des villes de la côte. Près de 700 personnes ont péri dans cette catastrophe. Le pont de deux kilomètres qui nous permet de rejoindre Bahia de Caraquez n'a pas flanché. Par contre, de nombreux bâtiments inoccupés présentent des facades fissurées, ne possèdent plus de fenêtres. La vue de tous ces immeubles d'habitation, des bureaux, le musée de la ville, une école, tous ces bâtiments maintenant abandonnés, nous procure un sentiment un peu désagréable comme si une guerre était passée par là. La gérante d'un parc naturel privée ou nous souhaitions campé nous explique que l'établissement est actuellement fermé car les travaux ne sont pas terminés. A la vue de nos mines déconfites, nous venons de grimper difficilement sous le soleil une route en terre battue, elle nous offre gentiment un jus. Malheureusement, au moment ou je me rapproche de la table, un des chiens qui aboit depuis que nous sommes rentrés me saute dessus et me mord au genou. Dépité, nous enfourchons rapidement nos vélos et nous prenons même un coup de bus pour fuire au plus vite cet endroit horrible !

VELO - San Clemente

Le gîte ou nous logeons a San Clemente est fort agréable. Nous avons planté notre tente dans le grand parc a côté d'une petite maison sur pilotis. Nous aimons nous prélasser dans les hamacs a l'étage et les enfants peuvent même jouer sur un vieux billard dont la toile ne risque plus grand chose. Mais par dessus tout, nous pouvons enfin prendre une bonne douche ! Ce soir, après avoir oublié le sac contenant les passeports et l'argent dans le bus, nous avons bien besoin de nous détendre. Heureusement, nous avons remarqué très vite qu'au sortir de la soute entre nos 4 vélos, nos 12 sacoches et la tente, il manquait un sac a dos. Le patron d'une tienda en face de l'arrêt de bus et quelques types qui étaient la nous ont permis de récupérer notre sac intact en moins d'une demi-heure. Nous en auront été quitte pour une bonne sueur froide... Nous ne sommes pas les seuls a avoir besoin d'un nettoyage : les vélos sont couvert de boue et de sable. Nous nous y mettons tous les quatre : nous passons les vélos sous le jet de la douche exterieure puis nous frottons les cadres. Je souris en regardant les enfants qui nettoient leurs chaines avec une vieille brosse a dent et un peu d'essence. Nos bécanes sont les plus économiques : pas plus de 10 cl de carburant tous les 1000 kilomètres !!

TORTUE - Manglar La Boca

RIZIÈRE - Charapoto

Nous venons de traverser un pont et les paysages changent radicalement. Les grands baobabs aux troncs verts dispersés dans les cultures et les champs laissent placent a des grandes étendues vertes traversées par des petits canaux. Les paysans en bottes et chapeau s'affairent autour de ces grandes herbes bien vertes de la rizière. Certains se redressent parfois pour regarder notre curieuse caravane de vélos bien chargés et nous leur faisons des signes amicaux. Quelques kilomètres plus loin, un conduit retient notre attention. Il sort d'un grand hangard et déverse une pluie de céréales sur une grande pyramide que les enfants s'empressent d'escalader. A sa base, le sol noir, carboné indiquent que ces déchets sont brûlés. Pique par la curiosite, nous entrons dans le hangar. Des hommes versent des brouettes de riz dans un silo. Et le petit grain part dans un grand voyage autour du hangar ou il est successivement debarrasse dans des larges tamis de sa terre et des caillous, puis petit a petit de son ecorce pour finir avec plein de petits copains dans un grand sac de 50 kilos. Un vieux moteur de camion au centre du hangar relie a des longues courroies et des conduits dans tous les sens met en branle dans un vacarme du diable cette diabolique machinerie. Un gars nous explique le processus et nous file une large poignee de riz a chaque etape de sa transformation. Nous sortons de la avec les oreilles en choux fleur mais avec les poches remplis de riz !

COCAINE - Crucita

La plage de Crucita est immense. Elle longe la ville de Crucita sur des kilometres. Des parasols sont plantes dans le sable et attendent les baigneurs. L'endroit est sympa mais trop touristique pour nous pour y planter notre tente. La rencontre avec un gars qui nous propose un verre de rhum puis un rail de coke acheve de nous convaincre. Nous prenons les velos et nous filons !!