Après avoir passé une bonne nuit, nous prenons un petit déjeuner sur la terrasse de l'hotel. Nous découvrons la douceur des bunellos, ces petits beignets chauds qui nous sont offert avec le café.

Puis, on descend les vélos et les baggages de la salle de réception au premier étage où ils ont passés la nuit. Beaucoup d'hotel n'ont pas de parking et il n'est pas rare qu'on soit obliger de les monter.

Nous buvons un grand verre de jus de canne sur la place avant le départ. Puis un deuxième car celui-ci avec du citron vert est excellent et le vendeur bien sympatique qui a compris qu'on a besoin d'énergie nous l'offre.

Et nous prenons la route.

Les premiers kilomètres sont sur un asphalte de qualité mais une heure après nous bifurquons sur une piste qui nous emmène dans les montagnes de Fredonia. 

Nous passons devant des mines de charbon. Les gros silos permettent de stocker le charbon et de charger rapidement les camions bennes. Ceux-ci empruntent notre piste pour se rendre à l'endroit ou la montagne est dévorée.

Certains nous klaxonnent gentiment et nous donnent du courage, d'autres nous dépassent dans un nuage de poussière sur notre piste qui grimpe.

Le midi nous faisons une halte dans un restaurant désaffecté. Il y a de l'ombre, une table et des chaises et des balançoires en face. C'est parfait, il y a meme de l'eau au robinet. 

Notre petite popotte au bois nous permet de préparer rapidement un plat de pates qui descend bien. 

L'après midi est plus facile, la piste descend. Nous passons encore devant une mine ou l'eau coule a flot. Une pluie de fin d'après midi, nous oblige à nous abriter sous un toit et nous retarde un peu. Avec notre rythme très tranquille, il fait presque nuit lorsqu'on arrive à Piedra Verde. 

Le petit village abrite moins de 100 personnes. Il possède quelques épiceries et une école. Mais pas de resto, déception. On tente d'allumer notre réchaud mais le bois est humide, le feu ne veut pas démarrer. Des villageois curieux viennent nous aider et rapidement un petit attroupement se forme. On nous questionne sur notre présence dans le village, on nous ammène du papier, une bougie et meme des buches qui ne peuvent bien entendu par rentrer dans notre petit réchaud ! 

On rigole bien ! Mais on n'y arrive pas... Un commerçant nous propose de venir dans sa cuisine pour faire chauffer notre riz. On accepte volontier, il nous donne aussi de la soupe et des oeufs. Une autre dame a préparé du chocolat qu'elle ammène aux enfants. On est touché par autant de générosité. Ces gens sont vraiments gentils et solidaires. 

Nous demandons a passé la nuit sous le grand toit d'une épicerie qui fait aussi bar. Les pluies violentes nous dissuadent d'utiliser en cette saison notre tente.

La patronne rigole, mais n'y voit pas d'inconvénient. 

Le matin à la première heure, les gars sourient en nous voyant dans nos sacs de couchage.

Ils ont le casque sur la tete, ils travaillent dans le pétrole et viennent prendre un café avant de démarrer la journée.

Peu de temps après, le bus tout terrain et tout coloré de Fredonia les embarque.

Il est temps aussi pour nous d'enfourcher nos vélos et de suivre la piste de Fredonia.

La route est belle, bordée de caféier, de bougainvilliers en fleur, de petits cours d'eau, parfois de cascades cachées dans la végétation. 

On s'arrete régulierement pour observer les paysages qui s'offrent à nous. On en profite pour manger quelques fruits secs ou de la pate de goyave.

Quelques kilomètres avant l'arrivée a Fredonia, on demande de l'eau à un menuisier qui fabrique des meubles. Il commence à faire chaud. On reve d'un bon restau, d'un verre de limonade fraiche. La cote est difficile pour rejoindre Fredonia. On arrive la haut sur les genoux.

Un petit resto avec une tenancière adorable offre des cocas aux enfants. Nos efforts sont bien récompensé. On reprend des forces. Riwan retrouve le sourire; L'étape du jour est finie. 

Le petit hotel donnant sur la place est très calme. Notre chambre au dernier étage est située à coté de la terrasse donnant sur les toits. Quelle vue fantastique! La ville est cernée de montagne. C'est dans ce cadre agréable qu'on donne les cours dans l'après midi aux enfants.

En fin de journée, la ville s'anime, on boit un jus de fruits frais sur la grande place. Les hommes boivent des bières aux terrasses des cafés ou jouent au billard américain.

Le soir, dans le grand restaurant un peu chic, on mange en regardant un match de foot à la télé : Colombie-USA. On se passionne pour le match. La Colombie écrase les USA 5 à 2 !

Le lendemain, au départ de Fredonia nous croisons un couple de cyclistes belges sur des magnifiques randonneuses des années 80. Ils ont traversés l'Atlantique en voilier et ils remontent de Patagonie. Depuis deux ans, ils sont sur leurs vélos et sillonent l'amérique du sud de long en large. Ils sont aussi surpris de voir une famille à vélo dans cet endroit coupé du monde que nous sommes épatés par leur voyage. Cette rencontre rapide a quelque chose de magique, on quitte Fredonia avec une énorme peche et le sourire aux lèvres. La descente vers Marcella nous attend!

Mais une belle cote nous stoppe rapidement dans notre élan et nous sommes obligés de mettre le pied à terre ! Un vététiste nous rejoint et nous adresse la parole. On échange quelques banalités. Au sommet de la cote, nous nous arretons dans un café qui offre un magnifique panorama sur la vallée. Nous retrouvons notre vététiste qui nous propose de faire la visite de la finca tenu par son neveu juste en face du café. Le domaine est conséquent; tout le sommet de la montagne est couvert de plants de café. Nous faisons connaissance avec le neveu qui nous propose une dégustation de café. Finalement, nous passons la nuit dans un local technique ou le gérant nous a installé des matelas ! Il nous offre également des oranges de son jardin et un paquet de café de qualité de sa plantation. 

Le lendemain, c'est 17 kilomètes de descente sans interruption qui nous attend. Nous faisons quand meme des pauses pour relacher un peu les muscles des mains bien sollicitées. En bas nous rejoignons la petite ville de Puerto Iglesias situé au bord du rio Cauca. A 700 mètres d'altitude seulement, il fait bien plus chaud que dans les montagnes. La piste que nous avons choisi longe le rio. Les 20 kilomètres qui nous sépare de La Pintada se font sans trop de difficulté si ce n'est la soif qui nous tiraille dans l'après midi. Un bar providentiel nous rechargera en eau et on s'offrira meme le plaisir de déguster une glace. En quittant ce lieu agréable, un cycliste nous propose de nous accompagner au réparateur de vélo de La Pintada à quelques kilomètres. Depuis le début de la matinée, le pédalier du vélo de Riwan couine. Le cycliste nous suggère ensuite un endroit pour poser notre tente de camping. En fait, il s'agit d'un hotel sans doute très luxueux il y a quelques décennies, mais complètement laissé à l'abandon. La visite du lieu qui s'avère etre un squatt ne nous inspire pas, nous retournons en ville. De nombreux hotels longent la rue très empruntée par les voitures et les camions en ce samedi soir. Nous trouvons facilement un hotel tenu par quatre femmes.

Nous y sommes bien. On décide de rester quelques jours dans cette petite ville balnéaire ou les gens de la ville viennent se reposer et faire la fete dans les camping 3 étoiles.